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Nathan pas demain

With a little help

9 Août 2013 , Rédigé par JP Publié dans #deuil

Flash Back Dimanche 30 juin

J'étais perdu, désemparé, seul malgré la proximité des personnels de santé et leur activité digne d'une ruche. Daniela, mon amour, mon amie était là, mais l'imminence du terrible choc nous avait catapulté, elle et moi dans un autre monde où nous étions aussi seuls l'un que l'autre.

J'étais là, assis par terre, dans ce couloir d'hôpital, puis je me souviens avoir tourné mes pensées vers mes copains, mes amis. J'ai eu besoin de leur parler, de leur annoncer la terrible nouvelle, certes, mais plus encore de leur parler.

J'ai tout de suite eu cette sensation de soulagement, la notion du partage du fardeau, ne serait-ce qu'une infime partie de celui-ci, ne serait-ce que quelques instants. J'ai aussitôt perçu qu'une partie de ce que l'on pourrait appeler la survie à court terme passait par ce partage, passait par cette épaule sur laquelle on peut s'abandonner.

Encore faut-il avoir de vrais amis en ces instants, des sincères, mais il est évident que pour nous c'est le cas. Toutes les propositions d'écoute, de contact, toutes les initiatives ont été et restent des moments apaisants et régénérants. Ce filet qui s'est instantanément tissé sous nous, qui a amorti notre chute, ralenti notre vertigineuse dégringolade, tous ceux qui ont eu un geste, une attention, une parole ont contribué, fil par fil, à le constituer.

Je peux imaginer la détresse encore plus sombre et plus profonde de celui ou celle qui reste seul, abandonné que ce soit par son propre choix ou que ce soit les circonstances et l'environnement.Etre privé d'un tel soutien doit être horrible. Dans mon cas, la seule pensée d'avoir dû rester seul ou isolé me fait froid dans le dos

A l'inverse je ne suis pas sûr que chacune des personnes qui nous a parlé écrit ou regardé avec émotion sache à quel point ça a été important et réconfortant. Je me souviens bien, avant que je sois directement touché, que des condoléances ou un petit mot que je prononçais me semblait bien vain et microscopique en regard de tels événements. En fait, non, ce n'est pas rien et l'empathie, la sensation de « communauté », ce lien social est très important, surtout dans les premières heures, les premiers jours.

Ensuite, en cet instant, je ne puis qu'imaginer la suite, mais je devine quand même que les amis, leur sollicitude seront très importants pour nous réinstaller dans cette nouvelle vie, pour retrouver un tant soi peu un nouvel équilibre. Pas que ce n'était pas important auparavant, mais tellement de choses ont brusquement changé, notre perception des choses a radicalement changé. Le petit bonhomme de chemin qu'était le notre avant n'est plus. Certaines choses ont perdu de l'importance, d'autres en ont gagné.

Évidemment, il nous appartient de ne pas être totalement passifs, et que nous devrons toujours donner des signes (ce blog en fait quelque-part partie), ne pas laisser deviner ce dont on aurait besoin. Je comprends qu'il n'est pas évident pour notre entourage de savoir quoi faire, quel comportement adopter. Parler du sujet ou pas, faire comme si de rien n'était, continuer à rire ou rester avec une mise sombre, demander si ça va ? Même moi des fois je ne sais pas et ce qui est vrai à 9:00 ne l'est plus à 18:00.

En tout cas les gens qui nous entourent nous ont déjà bien aidé, fait chaud au cœur, à un moment où c'était vraiment important. C'est précieux.

Aujourd'hui, en ponçant et en peignant j'avais ce refrain dans ma tête, la version de Joe Cocker de « With a little help from my friends » et c'était agréable.

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